Le 31 Mai 2009Après la soirée passée au resto, la route, la nuit passée à l’hôtel n’est pas de trop pour nous remettre d’aplomb. Mais souvenez vous, Bordeaux vient de remporter le championnat de France de football, et nous ne sommes qu’à une petite heure de route de la cité girondine…
Bref, jusqu’à 04h00 du matin, on a eu droit au classique « we are the champions » repris à toutes les sauces… M’enfin, nous avons tout de même pu prendre un repos somme toute bien mérité !
Les premiers debout, à 07h00 furent… Ma pomme et Minifred. Minifred réveillé par le chant des mouettes et le soleil éclatant, et moi réveillé par le superbe Mi Bémol émanant du postérieur du-dit Fred (qui croyait sans doute que je dormais encore d’un profond sommeil !!)… Le fourbe !!
Bref, ceci sonna comme le clairon du régiment, et après une petite ablution, nous avons décidé d’aller profiter du jour se levant sur la côte en attendant que nos acolytes émergent eux aussi.
La minute culturelle : on trouve au bord de la plage un monument bizarre.. Après lecture de la plaque, nous nous trouvons à l’endroit de l’atterrissage du premier vol transatlantique Français, en 19… euh, y a longtemps quoi !!
Nos 4 amis toujours dans les bras de Morphée, Fred décide d’accélérer le mouvement, et contacte le seul portable allumé, à savoir celui de Joe afin d’activer la chambrée dormeuse.
Pendant ce temps là… Ben…
MANGER !!!
Il est environ 08h30, tout le monde a déjeuné, nous décidons de nous rendre à nouveau au bord de l’eau… Certains pour s’y baigner (l’eau est à environ 16°C…..), d’autres pour y fêter un anniversaire, et les derniers pour admirer !!
Le départ étant prévu à 10h00, nous regagnons l’hôtel, payons la note et commençons à préparer les motos pour rejoindre Lagupie.
Au moment de partir, Karim s’aperçoit que son voyant d’huile reste allumé, que sa chaîne est détendue… Joe fait d’ailleurs le même constant concernant la chaîne.
Qu’à cela tienne, nous avions prévu de faire le plein au Leclerc local, nous remettrons donc tout ça d’équerre à ce moment là….
Sauf que la CB de Karim ne veut plus lui payer l’essence, que la clé qui permet de desserrer l’axe de roue est trop petite…
C’est vrai qu’on a eu notre petit succès en train de mécaniquer devant l’entrée du Leclerc.
Avec pour conséquence immédiate de partir à 10h45… Sachant qu’on avait prévu d’être à Lagupie entre 11h30 et 12h00, je vous laisse imaginer le rythme qu’il a fallut adopter…
Oui… Sauf que à Mimizan, le 31 Mai, y a un triathlon et que les rues sont bondés de cyclistes/nageurs/courreurs…
Oui… Sauf que Manu voulait absolument faire une photo du groupe sous le panneau de Mimizan…
Oui… Sauf [Jean-Jean] nous fait éviter le N10 pour couper au plus court au milieu des pinèdes sur des départementales dignes d’être des chemins vicinaux !!
Enfin bon, nous voilà tout de même partit, et finalement, nous allons pouvoir quasiment remonter le temps pour ne pas être trop à la bourre à Lagupie.
Pas grand-chose à signaler sur ce trajet d’environ 150 km, mené tambour battant par un Greg en grande forme (et dire qu’il me faisait un caca nerveux la veille parce qu’on était à plus de 130…), et nous arrivons finalement à Lagupie aux alentours de 12h15/20.
Raoul nous y a d’ailleurs précédé de peu, et nous accueille devant la maison des parents d’Alain. Accueil assuré d’ailleurs par beaucoup d’amis de la famille, qui ont tenu à être présents pour rendre hommage en notre compagnie à notre ami.
L’émotion est palpable à notre arrivée, les ventres noués, les gorges serrées, et nous décidons donc d’aller immédiatement nous recueillir sur la tombe d’Alain, avant de rejoindre la palombière où le repas nous attend.
Nous reprenons donc les motos, et devancés par les parents et la famille d’Alain, rejoignons au pas le petit cimetière de la localité.
La plaque, véhiculée par Raoul, est remontée sur place, et nous la déposons sur la tombe… Au premier plan durant quelques instants, avant de la replacer de manière plus pudique derrière les hommages familiaux.
Que dire de ce moment ?
Chacun l’a vécu de manière individuelle, avec la sensibilité qui lui est propre, chacun y a mis un peu du sien, mais nos pensées et nos cœurs ont été unis dans un moment d’une rare intensité, où l’émotion était terrible et le recueillement profond.
Des larmes ont coulé, les minutes se sont égrenées, et le souvenir d’Alain a plané au dessus de nous comme une muse, nous rappelant combien tout ce qui nous entoure est fragile, et combien il ne faut pas attendre le départ des gens pour les aimer…
Je ne peux pas dire combien de temps nous sommes restés sur place, mais le départ fut long à se décider, et c’est finalement Jacques (l’ami médecin qui avait accompagné le père d’Alain à Belfort) qui a sonné le rassemblement pour nous mener à la palombière.
Et là, nous sommes allé de surprises en surprises, tant notre venue était préparée, attendue, et surtout de la manière dont nous avons été accueillis.
Arrivée donc à la palombière, cachée au milieu des bois (pour info, c’est une cabane avec une partie haute, reliée à la cime des arbres par des câbles qui permettent d’actionner les appâts pour attirer les palombes en migration), en ayant l’occasion de tester les aptitudes au cross de nos motos (oui Karim, un R1 ça passe PARTOUT !!) quelques instants plus tard…
Et là, nous découvrons une immense table dressée, un apéritif nous attend, un superbe jarret de porc cuit doucement à la broche, et les gens présents nous saluent, serrent des mains, nous prennent dans leurs bras….
Là aussi, grand moment d’émotion et de chaleur humaine.
Nous avons réellement été accueillis comme des membres de la famille, et nous étions attendus, croyez moi.
La tablée :
L’apéritif :
A table !!
Le repas fut pantagruélique...
Terrine de sanglier (préparée par Annie, la maman d’Alain), jarret de porc à la broche (mouillé à l’edelzwicker !!), haricots cuits à la graisse de canard, tartes diverses et variées, fraises à la chantilly, salades, fromages… J’en oublie certainement !!
Cette pause roborative nous permit également d’échanger avec les personnes présentes, principalement avec Annie et Dédé (les parents d’Alain), de donner notre point de vue, mais aussi et surtout d’évoquer de bons souvenirs, des moments drôles ou émouvants.
Nous avions pris le parti de ne pas venir ajouter au chagrin ou aux question trop rudes des convives, et souhaitions plutôt leur apporter notre joie de vivre et notre humour.
J’ose espérer, avec le peu de recul dont je dispose, que nous y sommes arrivés.
Le repas passé, chacun pris un moment de calme, soit pour se reposer :
Visiter la palombière, et tenter d’en comprendre le fonctionnement :
Pour ma part, j’ai décidé de taper la belotte avec André (le cuisinier), LE roger, et Dédé.
Mais bigre, ils savent tricher les anciens !! J’ai pas pu boucler un seul mille devant !!
En fin d’AM, nous sommes retourné à la maison pour monter les tentes…
Annie et Dédé voulaient nous voir coucher dans des lits, mais nous avons préféré la solution champêtre… A titre perso, je trouve qu’ils en avaient déjà fait trop, trop de gentillesse, trop de dévouement, trop d’attentions… Nous pouvions au moins, simplement en restant en mode camping, limiter les tâches de nettoyage du lendemain.
Une douche plus tard, et quelques sardines en moins, le campement était monté !!
Puis, retour à la palombière pour terminer les restes du midi… et quelques saucisses grillées !! Arghhhhhh !!
Enfin, aux environ de 22h30, nous quittions cet endroit pour aller nous reposer…
Chemin forestier + moto + nuit = retour chaotique !! Karim suppléera d’ailleurs Manu dans la remontée de la Div’, alors que Greg (lopette !!!) avait profité de la voiture à l’aller, et bénéficiera d’un retour pullman au retour donc !!
Retour à la maison, douche pour certains, quand Manu découvre avec effroi qu’il a oublié son APN… A la palombière….
Un aller-retour plus tard en compagnie de Dédé, et tout le monde au lit.
Le 01 Juin 2009La nuit fut courte. Lagupie doit être le seul village en France où les communions se fêtent toute la nuit avec de la musique à fond !!
Greg se lève très tôt, car il nous quitte à 06h00 pour rejoindre Montpellier.
Nous émergeons, pour notre part, autour de 06h30/07h00, et nous jetons sur le café préparé par Annie.
Le temps d’équiper les motos, et nous partons à 08h30.
Les au-revoir (ce ne sont pas des adieux, nous reviendrons….) sont émouvants, les larmes coulent à nouveau, et nous quittons finalement Annie et Dédé et nous promettant de revenir bientôt.
Mais nous ne pouvions partir sans un dernier crochet… Nous devons à Manu d’avoir pris l’initiative de retourner une dernière fois sur la tombe d’Alain avant de reprendre le chemin de la Franche-Comté… A nouveau un moment d’émotion intense…
Puis retour à 5 (Manu, Karim, Joe, Fred et moi) jusqu’à Limoges, où Manu nous quitte pour rejoindre Tours.
Rien à dire sur la route du retour, si ce n’est le nombre de MIB’s, le croisement d’une pontiac V8 au bruit envoûtant, le repas à Gouzon (on dit merci à qui Karim ??), et l’orage que nous rencontrerons à Besançon pour le quitter à Roche les Beauprez.
Au final, quasiment 2000 km au compteur, et surtout un WE incroyable…
Chacun en gardera un souvenir qui lui est propre.
Pour ma part, je retiendrai deux moments magiques de ces 3 jours :
- Le fou-rire à table, au resto, devant l’océan…
- Les larmes d’Annie au moment du notre départ…
Merci aux parents d’Alain de nous avoir accueilli au sein de leur famille avec autant de gentillesse, et merci à nous pour les moments d’éternité que nous avons partagé durant ces 3 jours.
De mon côté, je sors de ce week-end différent de son début… Et c’est à vous tous, à Annie et à Dédé que je le dois…
… Et merci à Alain de nous avoir guidé jusque là…